La métropole marseillaise compte aujourd’hui de nombreux territoires en mutation où de multiples projets de renouvellement urbain sont entrepris. La suture avec le tissu urbain préexistant — sa complexité, ses usages, ses pratiques, sa cohésion sociale et économique — est un enjeu majeur qui pose questions. L’immeuble de bureaux peut s’y envisager comme un espace de dialogue entre préexistences urbaines et ville nouvelle, et assurer l’équilibre social et économique de la cité. Euromed est l’un des grands projets que Marseille connaît actuellement, où nouveaux logements et bâtiments de bureaux se côtoient.
Étant situé près de la frange nord de l’îlot, le projet tient compte des secteurs d’activités présents à proximité, classés ici en trois catégories en fonction des types de travaux qui y sont réalisés et des types de matériels et d’outils nécessaires :
Considérons trois type de travailleurs dont la mutualisation constitue une voie possible dans l’évolution de leur métier. L’artisan dont le travail est manuel et physique constituera notre premier travailleur. Il répare, vend et travail avec des produits encombrant, il sera donc en rapport direct avec la rue. Les artisans du web qui regroupe les graphistes, les web designers (…) qui ont la particularité de manipuler des donnés dématérialisé et qui par conséquent peuvent s’élever dans les étages sans entretenir de rapport au sol. Entre ces deux catégories existent la troisième catégorie de travailleurs qui à la croisée de ces deux mondes manipulent des objets physiques et des données dématérialisées.
Pour la construction d’un avenir durable pour la ville, la réduction de la consommation en énergie et en matière est nécessaire. La cohabitation de ces trois types de travailleurs au sein d’un même édifice offre la possibilité de mutualiser un grand nombre d’espaces et de matériels et de partager les connaissances et les savoirs. La surface de travail comme d’agrément et les ressources à disposition des travailleurs pourront être nettement décuplées si mutualisées et partagées, offrant ainsi des espaces de travail commun généreux, et permettant d’imaginer un système fractal où le principe de mutualisation s’applique à des échelles variables : de quelques travailleurs réunis en groupes autour d’une même activité, à un bâtiment entier accueillant des activités diverses.
Le système fractal basé sur le principe de mutualisation est un outil nous permettant de définir la typologie idéale du bâtiment et l’organisation générale en coupe de celui-ci. Ainsi, de vastes plateaux supportant les postes de travail pourraient être traversés par des espaces communs transversaux abritant l’ensemble des fonctions et usages mutualisables au sein du bâtiment : espaces techniques, espace de détente et d’agréments, patios pour le confort thermique et la qualité de l’éclairage naturel des espaces. Le rez-de-chaussée qui assure la liaison entre le bâtiment et la ville est organisé en un vaste espace mutualisé dédié au commerce et à la visibilité de l’ensemble des productions réalisées dans le bâtiment.